7 avril 2007

Ce cinéma qu'est la politique ...

Ah ... Le premier sujet du blog. Croyez le ou non mais j'aurais jamais pensé qu'il traiterait de la politique. Comme quoi, la vie est une avalanche de surprise.

Qu'est ce que vous faites en général le matin la première fois que vous vous connectez au net ? Personnellement, moi je lance la page d'accueil google et je clique sur actualités. C'est rapide et ça permet de savoir rapidement les infos importantes du moment (non je n'ai pas d'actions sur google sinon je serai en train de mijoter sur boursier.com en ce moment).

Qu'ai je vu ce matin ? Je vous aide, il y a presque toujours le nom de Sarkozy ou de Royal à la une. Et pourtant, c'est un programme qui s'occupe de google actualités.

Bien sûr, la campagne présidentielle approche. Et encore une fois personnellement, j'ai à la fois hâte et peur que cette campagne se termine et que le nouveau président soit intronisé.

Pourquoi peur ? Parce que je sais bien ce que je perd mais pas du tout ce que je gagne. J'ai voté Chirac au second tour des présidentielles sans conviction aucune et je regrette un peu quand je vois où ça nous a mené aujourd'hui. Avec du recul, je me dit qu'un vote blanc aurait aidé les umpistes à garder la tête froide.

Pourquoi hâte ? Cinq ans, vous trouvez ça court ? Moi non. Certes, on est censé actuellement vivre au moins jusqu'à 80 ans dans ce pays. Mais si on prend en compte le fait qu'à 18 ans, en âge de voter, on s'interesse peu à la politique et que passé 45 ans, on n'écoute plus les politicards parler que quand il s'agit de retraite, il n'y a qu'une vingtaine d'années dans sa vie où on se mêle vraiment de la politique. Par conséquent, 20 divisé par 5, ça donne 4. Soit autant d'élections présidentielles où le français moyen sera un bon public pour la politique dans sa vie. Après, soit il continuera et deviendra un dinosaure de la politique, soit il s'arrêtera et se contentera de suivre l'acutalité des politicards d'un oeil distrait.

Mais revenons en au sujet. Aujourd'hui, sur google actualités, j'ai constaté plusieurs choses :

- les socialistes (et englobés avec une grande partie de la gauche) ont assimilés les leçons du 21 avril 2002 d'une oreille et les ont laissés s'échapper par l'autre. En effet, quand je vois en gros titres des phrases qui disent en gros "le second tour, c'est du gâteau" ou "Royal va bouffer tout cru Le Pen et Bayrou", et bien je les sens bien parti pour un remake d'une autre phrase célèbre :"j'en assume(rai) les responsabilités en me retirant (enfin) de la vie politique. Je sens que dailymotion va être submergé après le premier tour ...

-les umpistes, enfin Monsieur Sarkozy (pour rester poli, car tout le monde sait que l'ump se limite à sa personne), plane en ce moment dans son gros nuage privé en surplombant de (très) haut les autres candidats en bas. Tout ça à cause de quoi ? Sonage IFOP : Sarkozy gagnant à 30 %, puis 29, 4%, puis 29,6% (faut bien varier de temps en temps). En gros, alors qu'on a eu le 21 avril 2002 une preuve irréfutable que les sondages ne sont que des produits commerciaux dont le seul but est d'influencer la campagne, voilà le grand retour des chiffres de l'Oracle. Evidemment, personne ne les prend au sérieux. Enfin, peut être que si un peu, où alors j'ai mal saisi pourquoi les gens en parlent autant dans leur discussions politiques. A moins qu'ils ne s'en servent comme sujet de rigolade ... Que nenni ! Les sondages sont là, se vendent bien et le public en redemande ! A tel point que j'en viens à me demander si au fond, ils ne servent justement qu'à marginaliser les autres petits candidats. Des sondages qui donnent 4 candidats plébiscités par 70 % de la population et qui changent tous les jours ou presque mais en gardant des proportions intéressantes pour de futures surprises ... Ouvrez le livre "Comment faire de l'audience avec trois sous et deux centimes" écrit par Etienne Mougeotte à la page 27 et vous trouverez cette recette : "balancez des chiffres sortis de nulle part et pouvant influencer sur l'avenir de tout votre pays. Le public ne se demandera pas d'où ils viennent, il en voudra juste davantage. Ainsi, il pourra s'en servir pour animer ses discussions de comptoir avec ses collègues"

- Une dernière chose, les déclarations des candidats. On voit ici qu'ils semblent être fidèles à leur electorat. Sarkozy dit qu'il va baisser les impôts, Royal qu'elle va les augmenter, Bayrou qu'il fera les deux (mais comment au fait ? Baisser et augmenter les impôts à la fois, je vois pas trop mais bon, le public aime . C'est le plus important non ?) et Le Pen bien sûr qui fera tout sauf ce que feront ses chers collègues. Mais qu'est ce qui interesse les gens ? Eux, ils veulent savoir si leur boulot leur permettra de vivre, s'ils pourront payer leur facture d'eau à la fin du mois, si le dernier épisode de Sous le soleil verra la mort de Samantha ou de Saori, s'il fera beau ou non demain, si les camoins de passage qui perturbent leur bon sommeil vont être envoyés à la casse ou pas etc ... C'est un phénomène que j'ai constaté dans l'émission "J'ai une question à vous poser" de TF1 et qui se vérifie vraiment beaucoup. Quand les gens sont devant leur télévision, ils attendent d'être divertis. les candidats les divertissent donc à coups de superbes déclarations, de sondages etc ... Quand ils sont dans la vraie vie face à face, ils s'interessent à leur propres problèmes. Que la France soit la huitième ou centième puissance mondiale, ils s'en foutent pas mal (du moins la grande majorité d'entre eux). Ce qu'ils veulent, c'est vivre confortablement et humainement. En bref, on peut dire que la télévision est tout sauf un instrument qui devrait être utilisé pour faire de la politique. A quand Internet comme principal outil de communication des candidats ?

Demain, je me reconnecterai à nouveau sur google actualités. Je suis prêt à parier que, bien qu'on sera dimanche, Sarkozy ou Royal se seront débrouillés pour faire la phrase qui tue qui les propulsera à la Une.

En espérant que ce petit coup de gueule ne vous a pas trop ennuyé

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