27 janvier 2013

L'hiver est là, si on allait en Antarctique se les geler encore plus ?


C'est l'hiver, le Père Noël est déjà passé et vous vous demandez quand est ce que vous pourrez à nouveau sortir votre superbe chemise / chemisier pour montrer vos supers pectoraux / nichons. En attendant, puisque c'est dimanche et que comme d'habitude il ne se passe rien, pourquoi ne pas se conter quelques petites histoires pour se réchauffer ? En l'occurrence ici, ce sera plutôt pour avoir encore plus froid car je vais parler du super aventurier Ernest Shackleton, un irlandais pur souche. Il vivait du temps où les mecs étaient vraiment des mecs et où les femmes étaient encore à leur place.




Evidemment vous vous demandez ce qu'il a de plus que vous ce blanc bec. Eh bien, il a entrepris en 1914 une expédition très périlleuse pour l'époque : traverser la totalité du continent Antarctique. Certaines mauvaises langues diront que c'est une mauviette qui a inventé un prétexte pour échapper à la guerre mondiale qui éclatait la même année ou prétexteront que eux font pareil tous les jours une manette de PS3 à la main. Néanmoins, sachant que l'expédition a commencé en janvier 1914 et donc six mois avant la guerre et que la PS3 n'existait pas à l'époque, ça en fait déjà beaucoup moins ici qui auraient été capables de la même chose. Et bien sûr jadis, il n'y avait pas de radio pour prévenir en cas de problème. En gros, si une tempête imprévue fait rage, c'est démerde toi coco.


Ouais, c'est en noir en blanc. La lose, même pas d'APN couleur en 1914


Bref, notre aventurier Shackleton que plus personne n'envie à présent prend le départ à bord de son navire baptisé à juste titre l'Endurance. Mais pas de bol pour eux, leur bateau n'atteint même pas le continent Antarctique qu'il se retrouve prisonnier des glaces qui se sont formées autour de lui. Shackleton n'est encore qu'à 90 km du continent et il est déjà bloqué. Bien sûr, son équipage va tenter tant bien que mal de dégager le navire  mais ce sera peine perdue. La glace est là et elle n'a pas l'air d'avoir envie d'aller voir ailleurs.




Après avoir compris qu'ils n'étaient pas de taille contre la glace, Shackleton et son équipage vont alors décider de faire ce que nos politiques modernes savent faire de mieux : attendre. La glace finira bien par se disloquer naturellement. Mais l'Antarctique est un continent capricieux. Lui qui recevait si peu de visiteurs à l'époque, il n'allait pas les laisser s'en aller comme ça. C'est ainsi que en Octobre 1915 soit presque un an après que l'Endurance se soit retrouvé piégé par les glaces, celles ci broient alors impitoyablement leur proie. La carlingue du navire subit d'importants dommages et le vaisseau se retrouve voué à rester prisonnier à jamais de la glace.




Téméraire mais pas dingue non plus, Shackleton renonce à son expédition et doit songer à présent à sauver ses fesses et celles de son équipage. Celui ci descend alors à grandes suées le matériel qu'ils avaient emmené pour l'expédition et notamment des traîneaux et les canots de près de 500 kg pour pouvoir prendre la mer une fois la glace partie. Les traîneaux contenant eux notamment de quoi survivre contre le froid comme ces manteaux en Rennes qui étaient le top de l'époque. Shackleton devra gérer ce fameux stock de survie avec parcimonie car il n'était prévu que pour son expédition et non pas pour l'équipage du navire entier qui aurait dû rebrousser chemin une fois arrivé au continent Antarctique.




C'est parti donc pour attendre que la banquise fonde un peu pour pouvoir mettre les fameux canots à la mer. Cela prendra à peine 1 an et demi, temps où Shackleton et son équipage auront profité du pays et notamment de sa spécialité locale, le phoque farci au manchot. Eh ouais, Mac Donald ne s'était pas encore installé là bas à l'époque.




Nous sommes maintenant en plein été 1916. Tout le monde se pète la gueule en Europe et Shackleton, qui ignore bien sûr tout ça car la télé n'existait pas à l'époque, conduit son équipage sur l'île la plus proche, l'île de l'Eléphant où ils arrivent après une semaine de navigation. Un petit bout de terre de 15 mètres sur 30 qui n'a même pas un palmier sur son milieu mais quand on a eu les pétons dans de la glace pendant presque deux ans, on ne va pas se plaindre. L'équipage construit un petit camp de fortune avec ce qu'il a sous la main et goûte un reposé bien mérité. Mais le sort s'acharne et veut que le camp ait été construit sur une plaque de guano de manchot. Ceux qui ont lu Tintin et le temple du soleil sauront de quoi je veux parler. Bien sûr, l'équipage qui n'était pas con avait allumé un grand feu pour se réchauffer ce qui a fait fondre la plaque de guano, propageant ainsi tout son délicieux arôme sur l'île.




Comme cette odeur de merde vient rappeler à Shackleton qu'il est justement dedans jusqu'au cou, il décide de prendre un canot avec quelques hommes pour aller chercher du secours. Car oui, à part son délicieux guano de manchot, l'île de l'Eléphant n'avait pas vraiment de ressources naturelles qui auraient pu justifier qu'un navire s'y rende. Shackleton fait optimiser un canot par les menuisiers de son équipage et le nomme le James Caird. Il monte à bord de celui ci direction l'île de Georgie du sud qui n'est qu'à 1290 km de là. Une paille en somme même si on prend en compte le fait que l'océan Antarctique est celui où il est le plus dur de naviguer. Et avec un simple canot en plus.




Après en avoir bavé pendant plus de deux semaines, Shackleton et ses quelques hommes arrivent sur l'île. Mais la randonnée n'est pas encore finie. Ils ont débarqué du côté inhabité de l'île et vont donc devoir la traverser complètement pour atteindre la station baleinière de l'autre côté. Et pour y ajouter encore plus de sensations, l'île est faite de montagnes, de grottes et de crevasses encore inexplorées pour l'époque. Mais il en faut plus pour effrayer ce bon Shackleton. Ni une ni deux, lui et ses hommes se fabriquent des petits crampons de fortune avec les vis du canot et vont se servir des outils des menuisiers comme des piolets. Pas de gaspillage.



Finalement, c'est après 3 jours d'alpinisme que Shackleton débarque à la station où il peut enfin demander des secours pour son équipage. Secours qu'il dirigera lui même 4 mois plus tard jusqu'à l'île de l'Eléphant où son équipage l'avait patiemment attendu. Comme quoi il ne faut jamais désespérer. Aujourd'hui, le canot de sauvetage qui a tiré d'affaire Shackleton et ses hommes est visitable dans un petit musée.




Qu'est ce que vous en dites, garçons ? On se paye une virée en Antarctique avec ou vous préférez rallumer la PS3 chez vous ?



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